Alger - 2010

31/05/10
A peine arrivé dans le hall de l’aéroport, un individu me propose d’échanger mon argent à un taux qu’il prétend être très intéressant. Au guichet d’une banque toute proche je donne trois billets de cinquante euros. Surpris, l’employé me rend un billet me faisant comprendre que je ferai de meilleurs affaires dans la rue.
Je retrouve enfin Chafik et nous partons dans sa voiture toute neuve. Il m’explique que toutes les nouvelles constructions sont la réalisation des Chinois. On aperçoit également le chantier du nouveau tramway. La route côtière de l’ALN m’offre une jolie vue sur Alger la blanche. Il me faut monter cinq étages pour déposer ma valise dans une toute petite chambre de l’hôtel Samir situé dans le quartier européen. Nous buvons une boisson tout près de la grande poste avant de nous quitter. Il doit récupérer sa fille qui a trois ans.
Je vais réserver une chambre plus grande pour seulement 1300 dinars à l’hôtel Arago qui sera ma résidence pour le reste de mon séjour à Alger.
Les voitures défilent autour de la place des Martyrs, fenêtres ouvertes, des jeunes gens, torses nus, brandissant des drapeaux algériens. S’ajoutant au bruit des klaxonnes, des gens lancent des pétards dans la rue. Le club MCA a remporté la coupe de football d’Algérie.
De la pêcherie, je remonte à mon hôtel en longeant les quais puis la rue Didouche Mourad.
La maison du couscous n’existe plus, un restaurant marocain sans grand intérêt l’a remplacé. Juste à côté je découvre l’église du Sacré Cœur : architecture bétonnée et futuriste qui pourrait faire penser à Puteau. Au centre se dresse une tour qui ressemble à une cheminée de refroidissement de centrale nucléaire.
En revenant à mon hôtel, Chafik m’appelle sur mon portable. Nous nous donnons rendez-vous devant la porte d’entrée. Il est accompagné de son frère qui est arrivé la veille de Hambourg.
Nous partons faire un grand tour en voiture dans cette nuit agitée.
De retour dans le centre ville, nous nous asseyons sur une terrasse. Chafik entame un monologue sur la religion musulmane, son frère intervient et me sauve de cette impasse et nous parlons d’autre chose. Il est convenu également que je retrouve son frère le lendemain à 10h00 devant la grande poste pour découvrir ensemble la ville.

01/06/10
Après une tasse de café et un croissant, je descends régler ma chambre à la réception de l’hôtel. Un anglais y demande un code d’accès pour internet depuis l’hôtel mais l’homme à l’accueil ne comprenant pas un mot d’anglais lui donne le tarif de sa chambre. Voyant qu’aucun des deux interlocuteurs ne se rend compte du malentendu j’interviens. Tout le monde se met à rire et l’on me remercie.
Ma valise à l’hôtel Arago, je vais prendre un vrai petit déjeuner au Milk Bar des 5 Avenues.
Je retrouve le frère de Chafik et nous partons à pied vers le palais de la culture. Un petit téléphérique nous permet de monter la colline. Le centre commercial que nous traversons est pratiquement désert. Sur l’esplanade, nous apercevons le magnifique Jardin d’Essai où aurait été tourné le premier Tarzan. Un peu plus loin, le monument des Martyrs en béton blanc s’élève dans le ciel, il fut construit par des prisonniers canadiens envoyés pour l’occasion par leur gouvernement.
Nous poursuivons notre balade vers les blocs d’immeubles de l’architecte Fernand Pouillon, Diar El Mahcoul et Diar Essaäda décorés de linge aux fenêtres et de mille et une antennes paraboliques.
Depuis l’hôtel El Djazaïr, nous traversons un quartier de villas somptueuses pour arriver à l’Aérohabitat, énorme barre d’immeuble où tous les appartements sont des duplex.
Si des grilles ont été installées sur le pont qui enjambe tout un quartier, c’est pour éviter que des gens viennent se jeter dans le vide.
De retour dans le centre ville, nous entrons dans une boutique pour échanger quelques euros à un taux très intéressant. C’est ici que je viendrai régulièrement chercher des Dinars.
Je quitte le frère de Chafik et je vais me reposer à mon hôtel.
Place des Martyrs des joueurs jouent très rapidement aux échecs. En regardant de plus près, on s’aperçoit qu’ils jouent aux Dames sur un échiquier.
Dans un taxi phone je contacte Chafik, il est fatigué et préfère rester à la maison.
Sur la place un Algérien m’interpelle, il prétend avoir vécu en France et notamment à Reims. Il s’appelle Mourad, il est professeur d’allemand à Tizi Ouzou en Kabylie. Nous buvons un thé sur la terrasse d’un café. Je sens qu’il a envie de communiquer et j’accepte sa proposition d’aller boire une bière dans un bar. Les carreaux teintés des fenêtres rendent le lieu très discret depuis la rue. A l’intérieur, une épaisse fumée et des hommes s’enivrent à la bière principalement. Nous prenons chacun une bière Beaufort que nous buvons en échangeant quelques mots avec un homme qui nous récite sa culture française. Dans une autre rue, même atmosphère, un homme ivre la chemise ouverte, me salue. Il joue de caresses avec une femme assise à sa table. Mourad m’emmène ensuite manger une Chorba dans un petit restaurant du coin. Une corbeille de pain avec un sac plastique rempli de morceaux de baguette accompagne notre repas.
Je rentre à mon hôtel.

02/06/10
Je suis réveillé par des bruits d’enfants. En ouvrant la fenêtre, j’aperçois une petite cour de récréation quatre étages plus bas où de très jeunes filles s’amusent. Soudain, les jeux s’arrêtent, elles se mettent en rang et l’une d’entre elles, aidée par un instituteur monte le drapeau algérien avec une musique. Une fois les couleurs du pays hissées, tout le monde rentre calmement en classe.
Je vais manger un bout de pizza avec un café au Milk bar des 5 avenues avant de remonter la ville jusqu’à l’imposant hôtel El Aurassi sous un soleil de plomb pour redescendre ensuite sur Climat de France. Sur le bord de la route, deux policiers me déconseillent de m’aventurer dans la cité. Je prends donc la direction du cimetière El Kettar où je rencontre les gardiens et quelques ouvriers. Ils me confirment que la zone peut être dangereuse et me proposent même de me raccompagner au dessus de la Casbah. Sur le marché près de port Saïd, j’achète une barquette de fraises ainsi que des nèfles qu’ils appellent des « va et vient ».
J’entre dans un des restaurants de la rue Chaïb (ex rue de Tanger) pour goûter à quelques sardines grillées. En ressortant, je tombe sur un jeune homme que j’avais rencontré la veille. Je lui explique que j’ai encore un peu faim, il m’accompagne alors à une autre bonne adresse dans la rue Sidhoum d’à côté. Lorsque je décide de payer ma seconde assiette de sardines, les employés me disent que mon repas m’a été offert. Je file donc au salon de coiffure pour retrouver le jeune homme mais j’apprends qu’il est parti pour le reste de la journée.
Un café et je remonte dans ma chambre pour déguster les fraises du marché. Impossible de faire une sieste car l’immeuble est en restauration, des ouvriers découpent des plaques de marbre pour la façade de l’hôtel.
En bas de la rue Didouche Mourad, j’aperçois quelques personnes sur le trottoir discutant avec la langue des signes. Je m’approche, je les saluent et nous échangeons quelques mots. Très vite limité car je ne connais que quelques signes, nous inscrivons les mots sur le pare-brise poussiéreux d ‘une voiture.
Je suis de retour au Milk Bar des 5 Avenues où le serveur me sert un café. Il travaille à Alger mais il est également chanteur dans un groupe de musique en Kabylie.
Je prends les escaliers qui me séparent de la rue de Tanger, salue Nabil le vendeur de fruits et remonte la rue jusqu’au coiffeur où je peux enfin remercier le jeune homme pour le repas de ce midi.
Mourad m’appelle sur mon portable et me propose d’aller boire quelques bières. Nous nous retrouvons sur le bord de mer. Je m’aperçois qu’il est bien excité par l’alcool déjà consommé, il parle beaucoup : son travail en Kabylie, sa relation avec une vieille femme allemande avec qui il vit en Algérie, les syndicats…. Je lui fais comprendre que je ne souhaite pas rentrer tard ce soir à mon hôtel.
Après une bière dans un bar près de la grande poste, nous rejoignons le quartier de la rue de Tanger pour manger un bout. Alors que je m’assois, un jeune homme me propose de partager avec lui son repas. Je le remercie mais je lui explique que je suis avec un ami. Nous échangeons donc juste quelques mots.
Un peu plus tard, ce jeune homme revient dans le restaurant et me tend un sac plastique dans lequel il y a deux pommes achetées à l’instant dans la rue. Je le remercie encore pour sa gentillesse. Il ressort et va prier à la mosquée.
Après avoir dîné, je salue Mourad et lui offre une pomme. Il n’est pas très tard mais je suis épuisé.

03/06/10
Au Milk Bar des 5 Avenues, quelques hommes d’affaire viennent prendre un café et fumer une cigarette. Juste en face, le café de la Rotonde, je sors mon Rolleiflex pour prendre deux hommes âgés assis sur la terrasse, le patron m’a remarqué et m’invite à discuter au comptoir.
Je fais un tour dans la rue de Tanger. Dans un café, un vieil homme lit le journal en buvant un soda. Je l’observe un instant et appuie sur le déclencheur de mon appareil. Il me sourit et je m’avance pour le saluer. Le patron du café vient vers nous et m’explique que cet homme a 87 ans, qu’il est le doyen du quartier. Mohammed est toujours vêtu d’une veste de marin bleue. Il me dit avoir connu le quartier alors que les Corses faisaient la loi. Il vient tous les jours lire le journal et siroter quelque chose.
J’entre autre MAMA, musée d’art contemporain d’Alger, pour une expostiion de Olivier Debré.
De retour dans la rue de Tanger, je croise le coiffeur qui m’invite à prendre un thé. Il me montre fièrement de grandes marques rouges circulaires sur son dos. Il s’agirait d’une succion faite par un médecin pour purifier le sang.
Je pars vers la place des Martyrs dans l’intension de marcher seul dans la basse Casbah. Visite d’une belle demeure restaurée ouverte au public suivi d’un petit musée que l’on m’autorise à visiter bien que la journée soit réservée aux enfants. Plus haut, je m’arrête pour observer quelques joueurs de domino dans un café. On m’invite à une table où l’on me demande ce que je bois. Je prends un Selecto, soda fabriqué par la marque Hamoud Boualem. Le goût sucré assez particulier de ce Coca cola algérien est assez surprenant. Personne n’est dérangé par mon boîtier photographique et je discute un peu avec tout le monde. Le barman insiste pour m’offrir un thé à la menthe.
On me propose également de m’accompagner dans la haute Casbah que je compte visiter samedi.
En descendant une grande rue, je m’arrête à un marché couvert. Je discute un moment avec un vendeur qui me fait goûter à de délicieuses olives noires qui viennent de Kabylie. Il m’averti que le quartier peut être dangereux et me montre fièrement son couteau en me disant que le port d’arme est théoriquement interdit dans la ville.
Dans la soirée, je vais manger près de la pêcherie au restaurant La Vague Bleue. Pas de fruits de mer à Alger car la Méditerranée y est trop polluée. Je croise sur le chemin un vendeur de poisson devant sa boutique avec qui je discute un peu.
Port Saïd, beaucoup de monde devant le théâtre d’Alger. Je parle un instant avec deux adolescents peu convaincus par le spectacle classique auquel ils viennent d’assister. Je me rends compte que le ton des jeunes algériens peut quelques fois surprendre mais qu’il ne faut y voir aucune agressivité.

04/06/10
Petit déjeuner à l’hôtel devant un feuilleton américain sur TF1. Comme d’habitude, je règle ma chambre pour la nuit suivante. Au Milk Bar des 5 Avenues, je discute un moment avec le serveur tout en buvant mon deuxième café.
Je rends visite au coiffeur de la rue de Tanger. A peine rentré, un client d’une soixantaine d’années se retourne vers moi et d’un air se voulant menaçant me prévient qu’il n’est pas question que je prenne une seule photographie de lui. Je lui explique alors que je suis quelqu’un de civilisé et que si j’avais eu l’intension… il est déjà trop tard. Il s’énerve et m’accuse de le considérer comme un indigène. Il a raison quelque part, ma phrase était très maladroite. Je hausse le ton pour ne pas lui laisser croire que je suis impressionné par son sale caractère, il se lève alors soudainement pour me faire fasse et se mesurer à moi. Il fait un mètre soixante au grand maximum, je ne fléchis pas mais baisse le ton car tout cela me semble finalement ridicule et sans issue. Il se rassoit sur son fauteuil faisant tomber l’accoudoir de son fauteuil. Le bruit métallique sur le carrelage sonne la fin du combat. Je décide de quitter les lieux en saluant le coiffeur.
En bas de la rue, Mohammed ne tarde pas à venir au café. Nous discutons toute la matinée avec des clients. Je repasse vers midi chez le coiffeur pour m’excuser.
Place des Martyrs, je décide de ne pas attendre la prière de 13h00 et me dirige à pied vers Bab El Oued. Je m’offre une glace et longe les plages du bord de mer. La pollution n’a pas l’air d’effrayer les nombreux baigneurs. Je saute ensuite dans un taxi qui me monte à Notre Dame d’Afrique. Je fais le tour de cette jolie église.
Une femme asiatique assise sur un banc à l’ombre me demande en anglais d’où je viens. Elle est Philippine et travaille pour un riche arabe de Dubaï qui a une somptueuse villa sur les hauteurs d’Alger. Elle donne des cours d’anglais aux enfants…
Place des Martyrs à nouveau, un jeune homme à la peau très mate m’adresse la parole. Il vient du sud-est de l’Algérie. Il m’offre un café et nous parlons un peu de sa région qui me semble très attirante.
Le soir, je mange quelques sardines dans un tout petit restaurant de la rue de Tanger, assis à l’autre table deux autres personnes mangent une soupe de haricots blancs. Le patron me dit que c’est la spécialité du restaurant : la Loubia. Il me sert une assiette et y ajoute une marée noire d’huile d’olive. J’y plonge le pain que j’ai acheté à la meilleure boulangerie de la rue.
En ressortant, je tombe sur un vieux Monsieur en costume gris manches courtes qui s’appelle également Mohammed. Nous parlons du quartier mais également d’Alger. Il me propose de m’accompagner dans la Casbah le lendemain matin. Il vient de se faire opérer et un peu de marche lui fera du bien. J’accepte.
Il m’est de plus en plus difficile de sortir de ce quartier pour rejoindre mon hôtel un peu plus loin sans faire de nouvelles rencontres et discuter, boire un thé ou un café. Généralement avant de rejoindre ma rue, Nabil m’offre un fruit quand je passe devant sa remorque.

05/06/10
Il est 8h00 lorsque j’arpente le quartier. Je discute avec un homme qui dirigea un temps l’association du quartier. Cela lui a permis de reloger quelques personnes qui vivaient des immeubles insalubres dont il n’est reste à présent que les façades. Il me parle de ministres français qui auraient visité le quartier, de reportages sur France 3…
Mohammed m’offre un café avant de partir ensemble visiter la Casbah. Nous partons tranquillement. Les petites ruelles ne laissent pas passer les rayons du soleil et dans ce labyrinthe en pente, nous ne rencontrons que très peu de gens.
Arrivés tout en haut de cette vieille ville nous entrons dans un sanctuaire où des gens viennent se recueillir autour d’un tombeau dans une salle décorée par une multitude de lustres, les hommes d’un côté et les femmes de l’autre. Un homme vient discuter avec nous et nous raconte l’histoire du lieu.
De retour dans la ville basse, Mohammed s’arrête de temps en temps dans une boutique à la recherche d’un autre costume à manche courte.
Rue de Tanger, nous croisons un de ses frères qui est architecte, nous allons prendre un café ensemble.
En début d’après midi, il me faut retourner à la boutique pour échanger quelques euros. Je passe également commande à la pâtisserie Zinet d’une vingtaine de petits gâteaux pour la France.
En discutant dans la rue, j’apprends que l’Algérie va disputer un match amical à 17h00 avec les Emirats Arabes Unis.
Tous les postes de télévisions sont allumés, dans les cafés, les restaurants et les boutiques.
Dans un café de la Casbah, on me montre une photographie accrochée au mur, c’est Ali la Pointe, combattant du FLN pendant la guerre d’Algérie.
Je retrouve mon quartier et l’on m’invite à prendre un café. Nous sommes plusieurs à discuter sur la politique actuelle en France puis celle des Etats Unis. Nous pourrions très bien être au comptoir d’un bar avec quelques verres de Pastis.
En partant pour aller manger à La Vague Bleue, je croise Mohammed qui achète quelques nèfles à Nabil.
Nounou, l’imposant patron du restaurant me reconnaît, je m’installe en terrasse près de la route et commande une soupe de poisson.

06/06/10
Erreur de manipulation sur mon téléphone, je me réveille une heure plus tôt. Les commerces sont pour la plupart encore fermés, quelques vendeurs de sardines s’installent dans la rue de Tanger.
Un peu plus tard je croise Mohammed qui m’invite à aller prendre un café. Il m’est difficile de faire trois pas dans la rue sans croiser quelqu’un du quartier que je connaisse. Il est déjà 9h00 lorsque que je prends la direction du musée Bardo, malheureusement il est fermé pour restauration. J’aurai au moins traversé le magnifique jardin de la liberté au dessus de la rue Didouche. Je monte alors dans un premier taxi puis un second qui me permettent de rejoindre le Jardin d’Essai sans trop marcher. Il est également fermé.
Je prends le téléphérique juste à côté qui m’amène au monument des Martyrs. J’y croise un photographe algérien qui tente de survivre en photographiant des touristes avec un appareil Fuji instantané et en vendant des appareils jetables. Il est très surpris que je puisse prendre encore des photographies avec mon moyen format. Les pellicules 120 ne se trouvent plus dans le pays.
Un peu plus bas un officier de la garde nationale me propose de me conduire à Diar Essaäda. Un fois sur place, alors que je prends en photographie un immeuble, deux policiers viennent à ma rencontre. Ils souhaitent me parler, je les suis. Un peu plus loin l’un deux m’explique que le quartier peut être dangereux, son regard est très inquiétant, je ne souhaiterais pas le rencontrer dans une rue sombre la nuit.
Je reviens sur une grande avenue où je croise un homme qui attend que le fleuriste finisse de décorer son gros 4X4. C’est le mariage de son frère.
Je croise Mourad en marchant vers la place Abdelkader, il a l’air de souffrir de la chaleur. Je lui propose de boire un verre au Milk bar. En entrant, j’aperçois Mohammed avec une femme. Nous buvons un Coca Cola et les deux hommes échanges quelques échangent quelques mots sur leur origine Kabyle.
Dans la librairie du Tiers Monde, de nombreux exemplaires du roman Nedjma de Kateb Yacine sont mis en évidence. J’ai acheté ce livre en France avant de partir mais il est encore dans ma valise à l’hôtel.
Quelques dernières images dans la rue de Tanger, j’attends Mohammed dans un café. Le patron m’offre un thé.
Mohammed arrive enfin et nous buvons quelque chose. Nous avons une grande discussion sur la place de la femme dans la société Kabyle. Il souhaite aussi m’inviter pour une autre fois dans sa maison en Kabylie. Nous nous donnons rendez-vous le lendemain à 7h30 avant que je prenne mon bus pour l’aéroport.
Dans le café d’à côté, Azzouz me raconte qu’un de ses trois fils est en prison à Alger pour port illicite d’un couteau. Il a aussi un frère en prison en Suède pour 24 Kg de hachich trouvés sur lui et qu’il fut difficile de faire passer pour de la consommation personnelle. Il a reçu une photographie de sa cellule et trouve que c’est le grand luxe. Sa sœur au Canada quant à elle n’a aucun problème avec la justice, normal me dit-il, c’est une femme.
J’achète trois bananes à Nabil et monte à mon hôtel.

07/06/10
Il est preque 7h30 lorsque je rentre dans le quartier. Mohammed n’est pas au café. Je prends la rue de Tanger et achète deux beaux pains que je mettrai dans ma valise. Je reviens sur mes pas et bois un café en attendant. Il faut à présent que je parte pour l’aéroport, le patron m’offre ma boisson.
Au bout de la rue, en face de la mer, j’aperçois le bus. Je m’installe. Dernier regard sur la ville, je vois alors un homme marchant tranquillement dans ma direction, c’est Mohammed. Je préviens le chauffeur que je descends un instant saluer mon ami.